Quand les premiers fraudeurs crient à la concurrence déloyale
Depuis plusieurs semaines, la Fédération Française du Bâtiment (FFB) ne cesse de pointer du doigt les auto-entrepreneurs, les accusant de concurrence déloyale et réclamant une réforme du statut. La mesure qu’ils soutiennent vise à abaisser le seuil de franchise de TVA à 25 000 €, ce qui impacterait directement des dizaines de milliers de travailleurs indépendants. Or, ce discours pseudo-moralisateur cache une réalité bien différente : la FFB dénonce un système qui leur ferait de l’ombre, alors qu’elle est l’une des premières à profiter du travail dissimulé.
Le bâtiment : un secteur gangrené par le travail au noir
Si la FFB affirme vouloir rétablir une « concurrence loyale », elle ferme volontiers les yeux sur une réalité accablante : nombre d’entreprises du bâtiment embauchent des travailleurs sans-papiers ou non déclarés, profitant de leur vulnérabilité pour les sous-payer et les faire travailler dans des conditions proches de l’esclavage moderne. Cette exploitation n’est un secret pour personne. Pourtant, ces mêmes acteurs, aujourd’hui vent debout contre les auto-entrepreneurs, s’accommodaient très bien de ces pratiques tant qu’elles ne remettaient pas en cause leur mainmise sur le secteur.
Pourquoi les auto-entrepreneurs les dérangent-ils vraiment ?
Contrairement à ces employeurs qui profitent du travail au noir, les auto-entrepreneurs déclarent leurs revenus et respectent leurs obligations fiscales et sociales. C’est bien cela qui dérange la FFB : en régularisant des activités autrefois réservées à un marché opaque, ces indépendants privent certains employeurs de leur réserve de main-d’œuvre à bas coût. De fait, la présence croissante d’auto-entrepreneurs sur le marché met à mal un système bien rodé où le travail illégal était monnaie courante.
Un régime fiscal équitable à défendre
L’argument avancé par la FFB est que les auto-entrepreneurs bénéficient d’un avantage fiscal injuste. Pourtant, les chiffres révèlent une autre réalité : la majorité d’entre eux ont des revenus modestes et sont loin de concurrencer les grandes entreprises du bâtiment. Abaisser le seuil de TVA à 25 000 € risque de pousser nombre d’entre eux à la faillite ou à la sous-déclaration, ce qui, in fine, aboutira à une baisse des recettes fiscales et des cotisations sociales.
Quand le lobbying déforme la réalité : la FFB veut enterrer les #autoentrepreneurs
Nous savions que la concertation gouvernementale était un leurre, mais nous avons désormais la confirmation d’un lobbying acharné contre les auto-entrepreneurs.
La Fédération Française du Bâtiment en première ligne : dans un argumentaire aux parlementaires, elle demande le maintien du seuil de #TVA à 25 000 €, au nom d’une prétendue « équité ».
Décryptage des fausses justifications avancées par la FFB :
« Un retour à l’esprit initial du régime » → FAUX ! L’auto-entreprise a toujours été un modèle stable, pas un sas temporaire.
« Les artisans autoentrepreneurs ne sont pas de vrais artisans » → FAUX ! Les autoentrepreneurs respectent les règles du métier qu’ils pratiquent.
« Ce sont les artisans seuls qui concourent à l’activité dans les territoires » → FAUX ! Les auto-entrepreneurs y concourent tout autant.
« Une concurrence déloyale » → FAUX ! Les micro-entrepreneurs ne bénéficient d’aucun avantage caché, ils n’ont simplement pas les mêmes règles de fiscalité et de charges ni les mêmes structures de coûts.
« Les micro-entrepreneurs ne forment pas d’apprentis » → FAUX ! De nombreux indépendants travaillent avec des stagiaires ou participent à la formation professionnelle via des missions en sous-traitance.
« Un retour à l’esprit initial du régime » → FAUX ! L’auto-entreprise a toujours été un modèle stable, pas un sas temporaire.
La FFB réclame même que les auto-entrepreneurs du bâtiment soient exclus du régime, ou que leur activité soit limitée dans le temps ! Une attaque en règle contre des milliers d’indépendants.
Mais ce n’est pas aux lobbys de dicter la politique fiscale de la France !
Nous appelons les parlementaires à ne pas céder à cette pression et à défendre l’auto-entrepreneuriat comme un modèle économique légitime.
Signer la pétition pour l’abandon de cette mesure :