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Dépenses publiques la Cour des comptes tire la sonnette d’alarme !

https://www.ccomptes.fr/fr/publications/la-situation-des-finances-publiques-debut-2025

Une dérive budgétaire sans précédent

La Cour des comptes a récemment publié un rapport accablant sur l’état des finances publiques françaises, mettant en évidence une dérive budgétaire inédite. Selon l’institution, le déficit public a atteint près de 175 milliards d’euros en 2024, soit 6 % du produit intérieur brut (PIB), en hausse par rapport aux 5,5 % de 2023 et aux 4,7 % de 2022. Cette situation porte la dette publique à un niveau record de près de 3 300 milliards d’euros, générant des charges d’intérêt de 59 milliards d’euros. La Cour souligne que cette dégradation exceptionnelle des comptes publics place la France « au pied du mur » et appelle à des ajustements urgents pour éviter un décrochage par rapport à ses partenaires européens.

Des baisses d’impôts non financées et une perte de contrôle des dépenses

Parmi les facteurs contribuant à cette situation préoccupante, la Cour des comptes pointe du doigt les baisses d’impôts non financées et une perte de contrôle des dépenses publiques. Les erreurs de prévision budgétaire des deux dernières années ont conduit à un dérapage du déficit public, nécessitant un effort d’ajustement accru, passant de 50 à 110 milliards d’euros. Cette situation est exacerbée par des dépenses publiques jugées « en roue libre », notamment dans les domaines de la protection sociale et des collectivités locales.

La Sécurité sociale et les collectivités locales dans le viseur

Le déficit de la Sécurité sociale est également pointé du doigt par la Cour des comptes, qui le qualifie d' »insoutenable ». En 2024, ce déficit a atteint 18 milliards d’euros, dépassant de 7,5 milliards les prévisions initiales. Les branches maladie et vieillesse sont les principales contributrices à cette situation, en raison de dépassements de dépenses et de prévisions de recettes trop optimistes. Parallèlement, les collectivités locales sont critiquées pour l’augmentation de leurs dépenses de fonctionnement et d’investissement, contribuant à la dégradation des comptes publics. La Cour propose notamment la suppression de 100 000 postes dans la fonction publique territoriale d’ici 2030, afin de réaliser des économies estimées à 4,1 milliards d’euros par an.

Des dépenses de l’Élysée sous surveillance

Les dépenses de la présidence de la République ne sont pas épargnées par les critiques de la Cour des comptes. En 2023, les dépenses de l’Élysée ont atteint un niveau record de 125 millions d’euros, avec un déficit de 8,3 millions. Cette augmentation est en partie due à l’organisation de réceptions fastueuses et de voyages internationaux coûteux, dont les coûts ont été exacerbés par l’inflation et une augmentation du nombre d’événements et d’invités. La Cour appelle à un meilleur contrôle de ces dépenses, d’autant plus que de nombreux événements sont fréquemment annulés, entraînant des coûts irrécupérables.

Des recommandations pour un redressement nécessaire

Face à cette situation alarmante, la Cour des comptes exhorte le gouvernement à prendre des mesures drastiques pour redresser les finances publiques. Parmi les recommandations figurent la suppression de postes dans les collectivités locales, une meilleure maîtrise des dépenses de l’État et une révision des politiques fiscales pour éviter des baisses d’impôts non financées. L’objectif est de ramener le déficit public sous la barre des 3 % du PIB d’ici 2029, conformément aux engagements européens de la France. La Cour insiste sur l’urgence d’agir, soulignant que le report incessant des efforts de redressement n’est plus envisageable et que des décisions courageuses doivent être prises pour éviter une crise budgétaire majeure.

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