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Fabien Roussel veut supprimer le RSA ?

Derrière le discours du "travail pour tous", une stratégie pour séduire l’électorat ouvrier au détriment des plus vulnérables.

Une manœuvre électoraliste sur le dos des plus précaires ?

Derrière le discours du « travail pour tous », une stratégie pour séduire l’électorat ouvrier au détriment des plus vulnérables

Le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Fabien Roussel, a une nouvelle fois affirmé sa volonté de supprimer le Revenu de solidarité active (RSA). Présentée comme une mesure en faveur des travailleurs, cette déclaration s’inscrit en réalité dans une stratégie électoraliste visant à séduire une partie de l’électorat populaire, souvent en opposition avec les bénéficiaires des aides sociales. Une approche qui fait débat et interroge sur les véritables intentions du leader communiste.

Une proposition choc pour relancer un PCF en perte de vitesse

Depuis plusieurs années, le Parti communiste français peine à rassembler. Avec des scores électoraux de plus en plus bas, il tente aujourd’hui de regagner du terrain en misant sur un discours pro-travail et anti-assistanat. Fabien Roussel incarne cette stratégie en opposant les « travailleurs » aux « bénéficiaires du RSA », dans un discours qui rappelle ceux de la droite la plus dure.

Loin d’être une réflexion sincère sur l’emploi et la solidarité, cette position semble avant tout guidée par une volonté d’attirer un électorat ouvrier frustré, qui voit dans le RSA un symbole d’injustice. En jouant sur cette fracture sociale, Roussel espère se repositionner comme un candidat de la « valeur travail », au détriment d’une vision plus solidaire de la société.

Un RSA diabolisé pour mieux masquer les vrais enjeux

Supprimer le RSA reviendrait à précariser encore plus une partie de la population déjà fragilisée. Nombreux sont les bénéficiaires qui, malgré leurs efforts, ne parviennent pas à retrouver un emploi stable. Le RSA représente un filet de sécurité essentiel, non seulement pour les chômeurs de longue durée, mais aussi pour des travailleurs précaires, contraints d’accepter des emplois sous-payés et instables.

Loin d’être une charge insoutenable pour l’économie, le RSA permet à des centaines de milliers de personnes de survivre et de consommer, contribuant ainsi à l’activité économique. Supprimer cette aide sans proposer de solution crédible reviendrait à plonger des milliers de foyers dans la misère.

Une diversion qui évite de s’attaquer aux vrais coupables

Plutôt que de pointer du doigt les plus démunis, pourquoi ne pas s’attaquer aux véritables responsables des inégalités sociales ? Salaires insuffisants, conditions de travail précaires, exploitation des travailleurs… Ce sont là les vrais problèmes qui minent notre société. Mais Roussel préfère détourner l’attention en opposant les travailleurs aux chômeurs, au lieu de dénoncer ceux qui tirent profit de cette situation : les grandes entreprises qui compressent les salaires et la classe politique qui perpétue ces inégalités.

Ce positionnement politique est d’autant plus cynique qu’il pourrait un jour se retourner contre ses propres électeurs. Ceux qui, aujourd’hui, applaudissent la suppression du RSA pourraient demain en avoir besoin en cas de licenciement. C’est une réalité que Fabien Roussel semble volontairement ignorer dans sa quête de popularité.

Une manœuvre électorale irresponsable

En adoptant cette ligne, Fabien Roussel fait le choix d’un discours populiste et clivant, loin des idéaux historiques du Parti communiste. Plutôt que de défendre une vision progressiste et solidaire de la société, il embrasse une rhétorique simpliste qui alimente la division entre les Français.

Si l’objectif est de relancer le PCF, cette stratégie pourrait bien se retourner contre lui. Car en attaquant les plus précaires, il risque d’aliéner une partie de son électorat traditionnel, tout en renforçant un discours dangereux pour l’avenir des protections sociales en France.

Un sondage révélateur d’une manipulation médiatique

Dans cette stratégie politique opportuniste, certains médias jouent un rôle clé en amplifiant le discours anti-RSA. C’est le cas de CNEWS, chaîne déjà connue pour son orientation droitière, qui a récemment publié un sondage tendancieux demandant :

Avec 89 % de réponses favorables, ce sondage, partagé massivement sur les réseaux sociaux, illustre comment une question biaisée peut influencer l’opinion publique. Il sous-entend que la suppression du RSA permettrait automatiquement une meilleure rémunération des travailleurs, une corrélation pourtant infondée.

Cette manière d’opposer les salariés aux allocataires du RSA s’inscrit dans une logique de division sociale. Plutôt que d’ouvrir un débat constructif sur l’emploi et la précarité, ces sondages orientés alimentent la haine contre les plus démunis et détournent l’attention des véritables responsables des inégalités économiques.

Loin d’être un outil d’information neutre, ce type de communication sert avant tout des intérêts politiques, en légitimant des propositions qui mettent en péril la solidarité nationale.

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